Ducks's Misfortune

5 décembre 2005

Bientôt Noël, à Samatan dans le Gers c'est l'effervescence au marché au Gras, on y trouve d'une part les foies, vendus séparement et d'autre part les oies et les canards gras. Une débauche de carcasses éclairée au néon qui disparait en un instant au fond des paniers.

Il pleut il mouille c'est la fête à la grenouille. On n'a pas idée de se balader par un temps pareil, pendant que Thomas patiente au chaud je cours récuperer mon porte monnaie dans la voiture, ici un café au lait coûte un euro et en plus on peut lire La Dépéche et suivre les résultats de l'équipe de rugby locale.

Sur la route vers Eauze, une église fortifiée, il y a ici une église dans le plus petit bled, dans le moindre hameau et c'est assez souvent charmant, les couleurs passées des statues et des peintures sur les murs m'émeuvent parfois assez, comme la mousse sur les bancs en pierre.

Thomas reprend les commandes des cartes mais je fais ce que je veux puisque c'est moi qui conduit.

On réussi à ne pas se perdre et à arriver sur place pour déjeuner, je prend conscience qu'ici le lundi est véritablement une journée particuliére puisque tous les commerces sont fermés.

Premiére visite d'un domaine dans le Bas Armagnac, le garçon qui nous fait goûter le vin est assez jeune et je suis surpris qu'il parle aussi bien anglais, renseignements pris il a passé des mois dans la Nappa Valley pour prendre de l'expérience et du recul sur les techniques utilisées sur place, la jeune fille de l'exploitation voisine est elle partie en Australie pour la même raison. Ils n'ont même pas 25 ans, ils vivent au fond du Gers et ils vont reprendre les exploitations familiales. Les temps changent, autant pour les idées reçues.

Si les temps changent c'est aussi que les comportements des consommateurs changent aussi : aprés la seconde visite Thomas m'avoue avoir choisi de ne pas y acheter de bouteille pour une raison particuliére : il n'aimait pas les étiquettes des bouteilles. Aprés un instant de trouble je me souviens que Thomas a aussi mélangé du coca à son vin blanc la semaine derniére chez Lionel . Les réactions de chacun dans la cuisine ayant été assez vives Thomas avait accepté de se débarrasser du mélange dans le lavabo, mais il avait agi avec naturel et son action n'était pas destiné à choquer : c'est un mélange qui le tentait, aussi étrange que celà puisse paraître. Son parti pris est que ne connaissant de toute façon rien aux vins et aux alcools tels que l'armagnac il ne peut se fier qu'à trois choses pour faire son choix : le prix, l'étiquette, et la forme de la bouteille.

Sur ceux, on part sur Auch, avec les nuages et l'horizon qui se découpe par instant sur les collines et les vallons, les arbres dorées et le rayon de soleil occasionel la route est magnifique.

Auch : sa cathédrale brille dans le soir.

Une part de croustade dans la voiture, un diabolo grenadine dans un café incertain, une cérémonie en l'honneur de je ne sais quel événement tragique lors d'une guerre passée et il est temps de rejoindre la voiture.